Une visite inattendue

Elle marchait depuis des jours sous la plus battante, trempée, frigorifiée. Sa chevelure, qui d’habitude reflète les couleurs des flammes ruisselait. Rien n’arrivait plus à la protéger.
Epuisée mais déterminée elle recherchait de l’aide. Son cœur déchiré par les évènements tragiques qu’elle avait vécu avait besoin de chaleur.
D’habitude elle se faisait un devoir de se débrouiller seule, mais elle n’en pouvait plus.
Les troupes de Molag Bal avait kidnappé sa sœur Kheta, elle les poursuivait mais ils étaient trop nombreux.
Un homme lui apprit qu’un petit groupe d’aventuriers issus d’un ancien ordre et décidés à résister face à Molag Bal avait choisi refuge dans un phare.
Sera-t-elle la bienvenue, pourront-ils réunir leur force ?
Elle se rapproche de la cote, une sorte de tour émerge de la brume, pas de flamme à son sommet, est-ce le phare ?

La porte est solide, les murs son lézardés ….

Toc, Toc, Toc

Aucun bruit à l'intérieur, pas de réponse...
Son instinct lui dit de pousser la porte, l'intérieur est éclairé
"Bonjour, Je m'appelle Twecea Acavep, quelqu'un est-il dans ces lieux ?"

Vivre dans un phare à l’écart des villes et villages n’est pas une mauvaise idée lorsque l’on souhaite être discret et avoir un coup d’avance lors d’un combat. En effet, le sommet de la tour est un excellent poste d’observation (encore faut-il qu’un homme y soit posté). Et le pont qui est le seul chemin pour rejoindre le bâtiment est facilement défendable. Même si avec les forces en présences, le nordique a un doute sur la victoire de sa confrérie en cas d’attaque… Oh pourtant il y a l’air d’avoir de bons combattants mais, quelle est l’utilité d’avoir de bons guerriers si l’ennemis déjà présent dans le camp ? Non, le géant de Bordeciel n’a pas de véritable cible mais, il a beaucoup de mal à comprendre comment un cheval qui parle peut se balader librement dans le coin… Après tout, c’est peut-être fréquent dans cette région mais, pour la sécurité de l’animal, celui-ci ne devrait pas s’approcher trop près du guerrier.

Perdu dans ses pensées (et dans sa chope de bière), Hulgard n’entend pas ou plutôt ne fait pas attention à la personne qui vient de cogner à la porte d’entrée. Après tout il est ici pour combattre les Daedras, pas pour ouvrir les portes… Il préfère laisser ce rôle aux personnes qualifiés (la petite blonde qui se balade un peu partout dans le camp par exemple). Oui ce n’est pas très sympa pour elle je vous l’accorde mais pour le moment, le nordique n’a pas eu la chance de la voir faire autre chose que de faire visiter les lieux à un Khajiit. Oui, il y a même des boules de poils dans cette confrérie ! Enfin, l’ancien forgeron n’a rien contre les Khajiits, il pense même que la discrétion et l’agilité dont fait preuve cette race peut être utile au groupe. A condition que les pattes de l’animal restent loin de ses poches ou de sa bière bien entendu.

Devant l'absence de réaction des autres membres présents dans le phare et en entendant la porte d'entrée s'ouvrir, l'homme décide de faire un effort et de quitter sa position emportant avec lui sa chope de bière. Ne sachant pas encore qui vient de pénétrer dans le bâtiment, le nordique prend tout son temps pour descendre les marches, allant même jusqu'à s'arrêter lorsqu'il entend le nom de l'individu. *Twe quoi ? Qu'est-ce que c'est encore que ce nom* pensait-il alors qu'il reprenait sa route.

Quelques instants plus tard, le voilà dans le hall, faisant face à cette jeune femme qui porte un nom à coucher dehors.

« Il y a moi et d'autres épouvantails qui traînent à l'étage... Qu'est-ce que tu veux gamine ? »

Détaillant la rouquine du regard, le guerrier est heureux de voir qu'elle est humaine. Bon d'accord elle n'a pas un nom facile à porter mais au moins, elle n'a pas les oreilles pointues ou de poils sur le visage.

« Si c'est pour te réchauffer tu aurais dû t'arrêter dans le village un peu plus loin. »

Tout en avalant une gorgée du liquide que contient sa pinte. L'homme rejoint l'un des murs où il s'adosse, attendant de savoir ce que cette jeune femme fait ici.

« Merci Messire »

Twecea observe l’homme qui vient de lui ouvrir. Un peu rustre comme accueil mais au moins voici un homme qui a de la personnalité.

Twecea se sachant observée, prend son temps.

Elle enlève son manteau, révèle sa chevelure de feu, range soigneusement, près de l’entrée, ses effets. De l’être misérable qu’elle semblait être, il en ressort une tout autre personne.

Elle se sait observée mais ne tourne pas ses yeux vers lui. Elle veut qu’il observe sa manière de se déplacer, son élégance, le moindre de ses mouvements. Sa robe porte des armoiries formées d’un anneau d’or laissant s’échapper une goutte de sang, rappelant les liens qui unissait sa famille.
Pas de signes de richesse sur elle mais une noblesse affirmée

Elle analyse la pièce dans laquelle elle se trouve. Une cheminée, des tables basses et des fauteuils accueillants. Quelques touches martiales et mystiques démontrent la noblesse des lieux tout en restant simple et chaleureux.

Est-ce l’homme que je recherche ? Je ne pense pas, un peu trop rustre.

Twecea effectue le tour de la pièce.
Des trophées illustrant des actes de guerres, des draperies avec des personnages illustres et surtout une immense bibliothèque. Des livres de tout genre mais surtout une série particulière sur les Daedras, leur histoire, leurs méfaits et les moyens de les combattre. Il semblerait qu’elle soit tombée au bon endroit.

Sa volonté de vengeance, le désir de retrouver sa sœur la pousse à mettre ses connaissances acquises auprès de son père, sorcier comme elle, au service d’une juste cause.

L’homme présente des signes d’agacement, c’est bon signe.

Elle tourne subitement la tête vers l’homme qui sirote toujours sa bière, plante ses deux yeux verts dans les siens :
« La gamine est à la recherche de la confrérie de l’Aube, on lui a parlé d’un homme du nom de Valhorn, le connaissez vous ? »

Dans le coin ou se situé la bibliothèque, un vieillard portant une longue robe rouge arborant des symboles et runes draconique, à moitié dégarni, les cheveux vers l'arrière tombant dans sa nuque et sa barbe grise éparse était occupé depuis la veille à faire le rangement des livres, grimoires, recueils tout ce qui concerné Nirn, Tamriel, les dieux, les cultes, races, Daedra, Aedra tout y était passé, la bibliothèque était dans un état impeccable.

Il retourna vers le bureau ou était placé plein de parchemins qui devait être encore rangés, lorsqu'il remarqua la jeune Dame, lui fit un bref signe de tête et un sourire et se remit dans tout ce désordre.

Cet homme dégageait la sagesse, qui était-t-il ?

Un sage ? un serviteur ? il inspirait la confiance et rappelait à Twecea son défunt père, l'image de sa mort la hantait.
Elle avait envie de pleurer !!!

Twecea intimidée par la différence d’âge lui rendit un timide sourire

« Bonsoir Maitre » osa-t-elle dire…

Tadicus plongé dans les parchemins, marmonna dans ses dents en direction de la jeune fille.

- Bonsoir, bonsoir, jeune fille et bien que viens-tu faire en pareil lieu ? mmh ? Tu viens étudier l'histoire de Nirn ? Les Huit ?...

Il chercha des mains et du regard un objet... sur le bureau mais avec tout ce fatras.

- Bhaaa ou l'ais-je encore mise... ? Vous l'auriez pas vue des fois ? Une magnifique pipe en bois et ivoire sculpté, un ami érudit altmer me l'a offerte... c'était quand encore... Hmm Maurice doit s'en souvenir bref, ...

- Que puis-je pour toi ? Je doute que ce grand gaillard vous ai aiguiller, reste près de moi en attendant le Seigneur Valhorn, venez aider un pauvre vieille homme, mmh ? Mais sacré bon sang ou l'ais-je mise cette foutue pipe...

Le voyage depuis Blancherive avait été long, sans compter les détours et les demi-tours imposés par les escarmouches que se livraient l'Alliance et le Pacte dans la région. Au moins, les fiers guerriers Khajiit avaient semble-t-il réussis à décourager les voleurs et les brigands, pourtant fort nombreux dans la région depuis le début de la guerre civile, le voyage s'étant passé sans incidents notable. A l'exception peut être du départ d'incendie causé par un jeune Khajiit lorsque sa fourrure pris malencontreusement feu, alors que celui-ci tentait de prouver son habilité au jonglage; sûrement pour impressionner une des jeunes Khajiit présente dans la caravane. Heureusement, l'incident fut sans gravité et la fin plutôt heureuse pour les deux à fourrure.

Après avoir fait ses adieux au chef de la caravane, une vieille connaissance datant de son unique voyage à Elsweyr, Arcturus décida de rester encore un peu à Refuge, le temps de manger un peu et de trouver quelques provisions pour le reste de son voyage. Une fois cela fait, il sangla Véloth, son cheval, vérifia que toutes ses affaires étaient là, monta, avant de finalement reprendre sa route. Voyant son maître partir, le petit singe sauta sur Véloth, avant de s'installer devant Arcturus. Arcturus avait trouvé le petit singe lors de son voyage depuis Blancherive, dans une des villes traversé par la caravane, et qui avait été désertée par la guerre. Il l'avait trouvé au hasard, en fouillant dans une des maisons abandonnées ; le petit singe, qu'Arcturus avait nommé Lorkhan, avait sauté dans ses bras lorsqu'il avait ouvert la porte de la maison ; et ne le quittait plus depuis.

Arcturus reli la lettre. Nord de Fendretour, le phare. Cela lui paraissait étrange d'être de nouveau à Haute Roche, après toutes ces années ; la région semblait ne pas avoir trop changé, si ce n'est la paix ambiante dû à l'unification de la province. Mais elle lui était malgré tout... étrangère. Peut être avait-il pris plus qu'il ne le pensait de la culture dunmeri. Les gens lui semblaient étrangement sympathiques et accueillant.

Le voyage se passa, tranquillement ; Arcturus commençait à s’imprégner de l'ambiance brétonne. Après quelques heures, il arriva finalement en vue du phare.. En s'approchant, il pouvait voir un petit campement, tranquille. Tout semblait calme, mais au moins habité. Une fois suffisamment proche, Arcturus descendit de son cheval ; Lorkhan décida de rester sur Véloth. Le sol était en terre battu, fort heureusement il avait gardé ses habits de voyage, simples mais d'une élégance certaine: une tunique brodée dunmer bleu sombre, un pantalon à la couleur similaire, une écharpe marron -couleur des Telvannis- nouée autour de la taille, et une paire de botte montante en cuir de netch; il ne s'inquiétait pas de les salir. La porte du phare était ouverte, et une conversation semblait avoir lieu. Il entra.

Le bâtiment semblait mal entretenu ; peut être le ou les propriétaires étaient des gens négligeant, cela ne le surprendrait pas, si l'on considérait les gens présents dans la pièce : un nordique aux vêtements usés, un vieillard devant une bibliothèque poussiéreuse (mais bien remplie), et une rousse qui semblait être tout juste arrivée. N'accordant pas plus que deux ou trois secondes de son temps pour observer la pièce sombre et ses occupants, ne prenant pas non plus considération pour la discussion qui avait lieu, Arcturus pris la lettre, et demanda :

«- Y aurait-il par ici un certain Valon Gauporn ? Eh, non...
Arcturus plissa les yeux, essayant de déchiffrer le gribouillis qui servait de signature dans la pénombre du phare.
- Je veux dire, Valhorn Gauphron ? »

Qui est cette jeune femme et qu’est-ce qu’elle veut ? C’est la question que se pose le nordique alors qu’il est en train de prendre place contre le mur un peu plus loin. Enfin cette question c’est ce qu’il avait en tête il y a encore quelques secondes, avant que l’inconnue ne décide de prendre tout son temps pour retirer ses affaires. Maintenant la seule chose qu’il a en tête, c’est la façon qu’il va utiliser pour faire partir cette demoiselle qui est en train de lui faire perdre son temps. Oh les méthodes sont nombreuses, il peut tout simplement lui demander de partir ou au contraire prendre quelques minutes pour lui voler son or avant de la sortir avec un bon coup de pied aux fesses. Malheureusement pour le géant du nord, la rouquine termine sa petite visite et se décide enfin à lui donner une réponse… Elle est donc ici pour rencontrer Valhorn, mais pourquoi ? Cette rencontre serait un rendez-vous intime entre le chevalier et la petite rousse ? Ou est-ce qu’elle cherche simplement à rejoindre la confrérie ? La première solution disparaît bien vite de l’esprit du nordique, le chevalier qui dirige ce petit groupe de combattant n’est pas dû genre  coucher avec ce genre de femme. Et contrairement à certains membres, il n’a pas l’air stupide au point de donner la position du phare à une vulgaire catin.

« Possible, mais pour en savoir plus, il faut me dire ce que tu lui veux à ce cher Valhorn. »

Non pas que ça intéresse vraiment le guerrier, non en fait c’est même le contraire… Il en a strictement rien à faire mais, puisque la jeune femme a pris son temps avant de lui répondre, il va aussi prendre le sien avant de lui dire où elle peut trouver celui qu’elle cherche.

Apercevant le vieillard du groupe au loin, le nordique se dit que c’est peut-être le bon moment pour lui mettre la nouvelle dans les pattes et disparaître avant que celle-ci ne lui pose d’autres questions. Mais une partie de lui souhaite rester, simplement pour entendre ce vieux fou qui est en train de jouer les femmes de ménage. Pourquoi est-ce qu’il fait ça ? Il n’est même pas encore un membre officiel de la confrérie et il s’amuse déjà à faire son petit rangement…

« Qu’est-ce que tu cherches l’ancien ? » Dit-il avait de marquer une petite pause. « En fait non… Oublie ça ne m’intéresse pas. »

Et sans porter plus d’attention au mage, le nordique retourne siroter sa bière, lançant quelques simples regards en direction de la nouvelle qui semble attirée par le vieux. Bon dieu est-ce que le combattant du nord est le seul à prendre ce soit disant mage pour un fou ? C’est en tout cas l’impression qu’il est en train d’avoir. Et en entendant les propos de l’ancêtre, le guerrier se dit qu’il est peut-être le seul à avoir toute sa tête… Comment peut-on faire confiance ou tout simplement écouter un vieillard qui passe son temps à discuter avec un cheval ?

« Le vieux a raison, reste à ses côtés en attendant l’arrivée de Gauphron et si le chevalier ne vient pas, je suis sûr que l’ancêtre a pas mal d’histoire à te raconter. » Lança le nordique à l’intention de la jeune femme.

Prêt à quitter cette pièce pour enfin s’attaquer à une occupation un peu plus utile (trouver une taverne pas exemple). Hulgard doit marquer une nouvelle pause pour accueillir un autre inconnu. Celui-ci contrairement à la jeune femme ne prend même pas le temps de se présenter, préférant aller droit au but en demandant si Valhorn est dans le coin.

« Je ne savais pas que le chevalier avait autant d’admirateur. »

D’une longue gorgée, le nordique termine sa bière et repose violemment la chope sur le meuble qui se trouve à côté de lui.

« Comme pour la jeune femme, si tu veux voir Gauphron, va attendre à côté de l’ancien. Et si tu arrives à tenir cinq minutes sans avoir envie de lui couper la tête, alors peut-être que tu pourras voir celui que tu cherches. »

Esquissant un mince sourire, Hulgard lance un regard en direction Tadicus, avant de contourner le nouveau venu et s’arrêter dans l’encadrement de la porte.

Twecea sent une présence. Un petit « homme » dans une robe de bure de couleur sable se trouve derrière elle. D’où vient-il, elle ne l’a pas vu entrer dans la salle. Elle suppose que c’est un homme mais elle n’en est pas certaine. Sa tête est baissée et recouverte d’une capuche, il est petit et courbé, aucune partie de son corps n’est visible, y compris les mains soigneusement rangées dans ses manches.

- « Messires Valhorn désire vous entretenir Damoiselle, veuillez me suivre s’il vous plait » dit une voix apparemment masculine mais très âgée.
- « Je suis à sa disposition »

Elle suit l’homme qui l’emmène vers la sortie

- « Messires Valhorn vous attend sur le promontoire »

L’homme ouvre la porte, il ne pleut plus, le soleil perce les nuages et un arc en ciel apparait

« Est-ce un signe, pense-t-elle, le signe d’un espoir ? »

Un homme de haute stature regarde la mer, debout près d’un parapet situé au pied du phare et surmontant une falaise. Il est de dos, face à la mer, les mains croisées dans son dos.

- « Approche jeune fille, approche, je m’appelle Valhorn Gauphron »

Twecea s’approche tout en restant un peu en arrière, quelle splendide vue

- « Messires je m’appelle Twecea, voici mon histoire… »

Son cœur se lâche
Elle lui raconte tout…